Varech foutraque

Si ma poésie était un arbre Quel en serait le soleil?

Un vent doux souffle sur le jardin des Moraines Nos friches de mots captent le gaz et rejettent l'oxygène On spraye l'amour en aérosol au-dessus de la ville Les hélices de nos éoliennes dispersent l'espoir Comme les spores d'un mycélium

La nuit la mer des mots murmure au creux de nos oreilles Au matin on remonte les filets de nos stylos On y trouve : des créatures fantasques Et des trucs qui servent à rien comme Des pieds sans chaussure Qu'on se susurre Ou Des métaphores en verre Qui redeviennent sable À la lueur de l'aube Sous ce varech foutraque quelques graines À peine

Des rivières de musiques nous emportent Loin, loin Un torrent d'échos, de rimes, d'abîmes Jaillissent de nos gorges en cascades Parfois trébuchantes Parfois très touchantes Notre voix ne s'éteindra pas Elle vient des nuits anciennes Porte le monde au creux de ses bras Le soigne avec des poèmes

(Carouge, slam du 22 août 2025)